La carie est une maladie courante chez l’être humain, mais pour la plupart des autres mammifères, la carie témoigne d’une santé générale dégradée et de carences alimentaires.
Chez l’Homme, elle serait apparue au cours de l’époque néolithique : à la suite de la sédentarisation associée à la domestication des céréales, le changement de régime alimentaire dû à la consommation des farines aurait permis son apparition. Les dents humaines datant de cette période mais appartenant à des populations vivant encore de la chasse et de la cueillette (y compris de baies sucrées) ne sont pas atteintes par des caries1.
Au XVIIe siècle, le chirurgien Antoine Lambert décrit la carie comme une conséquence de la corruption de l’os par fracture, contusion et perte d’humidité, ou par la formation d’un phlegmon ou d’un abcès dans la substance interne de l’os2.
Depuis le milieu du xxe siècle, et encore largement de nos jours, la carie est considérée selon la « représentation de Miller », principalement caractérisée par :
maladie infectieuse à germe spécifique transmissible (pour laquelle un vaccin est donc envisageable). Les bactéries Lactobacillus acidophilus et Streptococcus mutans étaient désignées responsables de la formation de la carie ;
principale substance cariogène : le sucre ;
le fluor est l’outil central de prévention et de traitement.
Des études récentes remettent en cause cette représentation : le sucre, le fluor n’ont plus les rôles centraux qu’on leur accordait ; le régime alimentaire, la santé générale, le patrimoine génétique et les facteurs sociaux sont des déterminants importants. Les pratiques d’hygiène buccale et les politiques associées sont à revoir en profondeur. La carie devient une affection chronique multifactorielle d’origine endogène, non transmissible.
Ces études sont néanmoins à prendre avec précautions, certaines d’entre elles pouvant être soupçonnées de partialité due à leur lien (en particulier financier) avec l’industrie sucrière5, d’autres études récentes consolidant bel et bien le lien entre consommation de sucre et apparition de troubles de la santé, en particulier dentaire6.
Des études indiquent un lien entre une carence en vitamine D et la formation de caries. Les enfants atteints de rachitisme ont de graves problèmes de caries dentaires.